L’histoire d’un des plus prestigieux hôtels de la capitale, l’hôtel Ritz, est reliée de façon concentrique à la Grande Bretagne.
L’hôtel de Gramont construit à partir de 1708 évoque les fameuses « Mémoires du comte de Gramont » publiées en 1713, écrites par Antoine Hamilton, aristocrate écossais né en Irlande, dont la famille loyaliste vivait en exil à Paris depuis la guerre civile anglaise, depuis le milieu du XVIIeme siècle.
Le modèle de ces mémoires étant un certain Philibert de Gramont, parent de la duchesse Anne de Gramont pour qui le futur hôtel Ritz fut érigé.
Ces mémoires incarnent avec beaucoup d’élégance le « vivre noblement » de la noblesse du XVIIeme siècle, libertinage, esprit, aventures romanesques, art du récit, « atticisme » raffinement extrême, incarnation absolue de cette « Europe qui parlait français », magnifique étude de Marc Fumaroli.
Il est ainsi très amusant de lier à travers les siècles l’histoire de l’Ancien Régime français à celle de l’hôtel Ritz, un des temples du raffinement et de l’art de vivre cosmopolite du XXeme siècle de Cole Porter à Coco Chanel.
Doit-on rappeler que c’est de ce sublime hôtel de la Place Vendôme, bâtit sous Louis XIV, que s’envola un triste soir d’août 1997, le destin tragique de la mère du futur roi d’Angleterre, la princesse Diana ?
Les suites « Prince de Galles » et « Windsor » ferment une boucle dont les lignes d’Antoine Hamilton avaient initiées les premières pages, témoins de la cour si française du roi Charles II Stuart.
Paris est une fête ? L’octogone de la Place Vendôme débouche un flacon pour y faire sortir un sacré numéro, un mythique N5, une chance, un djinn, exhausteur de rêves, démultiplicateur de mémoires Puttin’ on the Ritz!
Texte de Thomas Drelon
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