Difficile de voir des similitudes entre le prince Albert, ou Dirty Bertie, l’éternel prince de Galles, et sa mère l’inamovible reine Victoria.

Le futur Edward VII le plus parisien et le plus « French Riviera » des princes d’Angleterre était en effet difficile à rapprocher de sa propre mère par son tempérament et sa vie dissolue.

Éduqué sexuellement à Paris en compagnie de Napoléon III, ce prince avait en effet peu de rapport avec la veuve de Windsor en deuil éternel de son regretté mari le prince Albert.

La fameuse chaise à bascule construite pour  un homme amoureux des femmes mais qui avait besoin, disons d’un peu de soutien physique vers la fin de sa vie pour ses ébats amoureux, incarne la vie cocasse et libidineuse d’un prince au sang très chaud, d’où son surnom plutôt amusant de Dirty Bertie.

On peut juger comme le souhaite la vie de sybarite de ce prince mais alors que la France, après l’épisode de Fachoda, (à vrai dire, une insignifiante escarmouche dans les colonies), était vent debout contre la toute puissante Grande Bretagne, le voluptueux, le Parisien Edward VII retourna littéralement l’opinion en sa faveur…

Edward VII ou la diplomatie du plaisir en acte… très proche de l’irénique Louis XV, autre grand diplomate amoureux des femmes et voluptueux devant l’éternel.

La place Edward VII et le théâtre Edward VII sont le brillant témoignage de l’instigateur de l’Entente Cordiale de 1904.

Une statue équestre du roi due à Paul Landowski, auteur de la statue du Christ rédempteur de la baie de Rio de Janeiro, orne ce petit bijou d’architecture 1900, du au dessin de Paul Nénot.

Les charmes de Paris et des parisiennes, jusqu’à la fameuse recette de la crêpe Suzette due à une femme assise à la table du prince, firent de ce roi le plus assurément parisien des héritiers de Guillaume le Conquérant.

Edward aurait pu faire sienne cette phrase d’Oscar Wilde:

« La meilleure façon de résister à la tentation, c’est d’y céder. »

Texte de Thomas Drelon

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