Du Royal Stuart tartan pour Noël : « Charles III » avant Charles III

Le légendaire Bonnie Prince Charlie, Charles Édouard Stuart, né à Rome le 31 décembre 1720 et mort à Rome le 30 janvier 1788, enterré avec son père et son frère en la basilique Saint-Pierre de Rome, titré « Charles III », pour les légitimistes catholiques… Petit-Fils de James/Jacques II, dernier roi catholique d’Angleterre, cousin de Louis XIV, qui l’accueillit en exil au château de Saint Germain en laye en 1689 et où il mourut en 1701.

En pleine « Guerre en dentelle », la vaine croisade de Charles Edward des années 1745/1746 où il tenta une restauration des rois Stuarts (catholique…. Gloups… dans une Grande Bretagne à 95% protestante…) tenait presque du genre tragi-comique…

Quoiqu’il en soit, sa foi obstinée en la destinée des Stuarts, sa bravoure, son audace, son élégance, son charisme, sa superbe de prince « légitime » rugissant – et foncièrement shakespearienne… – suscita un véritable culte, jusqu’à incarner encore de nos jours une figure controversée du nationalisme écossais. Sa fuite malheureuse – faite à peindre – dans les Highlands, où pendant quatre mois il échappa à toute l’armée britannique lancée à ses trousses tient du roman orphique et c’est ainsi que son histoire se cristallisa avec celle de l’Ecosse d’ancien régime. Depuis l’union des parlements de 1707, l’Ecosse n’existait plus en tant qu’état mais perdurait en tant que nation, en tant que peuple… ce dernier Stuart venait à merveille clore un chapitre de cette héroïque histoire écossaise.

Sa vie dissolue à Paris « d’idole de la guerre en dentelles » (peut-être plus populaire en son temps que le flamboyant maréchal de Saxe…), ses maîtresses : de Louise de Montbazon, sa cousine, à Marie-Louise de Talmont, esprit redoutable, sa fréquentation des milieux libertins français, de Montesquieu à d’Holbach, tout confère à cette existence une dimension romanesque et foncièrement « décadente », entre l’héroïsme fugace d’un Henry V et la décadence douloureuse d’un Roi Lear…

Matière à chanson, à poésie, à roman, Sir Walter Scott créa littéralement le genre du roman historique avec les Waverley novels, prenant comme théâtre l’insurrection loyaliste Stuart des années 1745-1746. Son ami James Hogg avec ses Jacobite Relics, (non loin dans l’esprit du grand poète national écossais Robert Burns), consigna en deux volumes cette « Chanson de Geste » jacobite, où l’histoire des derniers princes Stuarts s’écrit en chanson. Un véritable « musical » avant l’heure, une véritable tragédie lyrique ou opéra ballet que cette histoire des Stuarts…

Il est bon de rappeler qu’en nommant ses fils Charles, Andrew et Edward, la reine Elizabeth II sous l’influence de sa mère écossaise Elizabeth Bowes-Lyons se plaçait dans un orbite « jacobite-hanovrien romantique », en tout cas plus que quelque peu « écossais » …

On se souvient que la reine Victoria disait que le sang des Stuarts coulait dans ses veines pour expliquer en partie son amour de l’enchanteur château de Balmoral…

L’amour profond de la famille royale pour l’Ecosse est proverbial et il est particulièrement touchant que notre roi Charles III, si attaché à l’Ecosse, vienne par son règne et son titre saluer à travers les siècles, son lointain et malheureux parent, très certainement le plus baroque des héros romantiques ou plus vraisemblablement le plus romantique des héros baroques…

Over the water to Charlie!

Come over the stream Charlie!

Charlie is my darling!

King of the highlands hearts, Bonnie Prince Charlie!

Over the sea to Skye!

And landed Royal Charlie!

Extraits respectivement tirés des chansons : Over the water to Charlie, Come over the stream Charlie, Charlie is my darling, Come ye by Atholl, The Skye boat song, The news from Moidrat. 

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